[Vidéo] Discours historique de Lula a São Bernardo do Campo
Samedi dernier (9), l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva s’est adressé à une foule de partisans politiques au Syndicat des métallurgistes de l’ABC, à São Bernardo do Campo (SP).
Au même endroit où il avait prononcé son dernier discours avant d’être emprisonné pendant 580 jours, Lula a proposé sa lecture de la situation actuelle du Brésil et réaffirmé son engagement dans la lutte du peuple brésilien.
Dans une déclaration sévère contre Jair Bolsonaro (PSL), l’ancien président a défendu les mesures de distribution des revenus de sa gestion et a attaqué les mesures libérales de l’actuel gouvernement.
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Chers compagnons, chères compagnes, vous ne pouvez pas mesurer l’importance que revêt ce jour aujourd’hui pour moi.
Au-dessus de nous, il y a l’hélicoptère du Réseau Globo de Télévision, pour débiter encore sa merde sur Lula et sur nous tous.
Je me suis demandé si je venais ici pour faire un discours ou pour avoir une conversation avec vous, parce que c’est 580 jours que j’ai vécu en isolement et pendant lesquels deux avocats me rendaient visite : le Dr Rocha, de 10h à 11h, et le Dr Caetano, de 16h à 17h. Jeudi, j’avais mes enfants, j’avais ma compagne Janja – qui est la personne que je vais épouser dès que j’en aurai l’occasion. Où est Janja? Elle s’est déjà échappée, elle s’est échappée d’ici. Je recevais deux visites par semaine de 16 à 17h… J’avais une visite religieuse tous les lundis, puis ils l’ont supprimée. Ils voulaient que j’accueille comme visiteur religieux un homme, qui était un prêtre qui visitait tous les prisonniers, et j’ai refusé de l’accueillir. Et ce n’est qu’à ce moment-là que revint la visite religieuse.
Vous savez que beaucoup d’entre vous ne voulaient pas que je sois arrêté le 7 avril de l’année dernière. Je me souviens que j’ai dû vous convaincre de comprendre le rôle que je devais jouer. Et je tiens à répéter ici, aujourd’hui, quelque chose que j’ai dit ce jour-là: quand un être humain, un homme ou une femme, sait ce qu’il veut dans la vie, qu’il comprend clairement ce que ces gens représentent et qu’il voit clairement que ses bourreaux, ses accusateurs sont en train de mentir, j’ai pris la décision d’aller là-bas à la police fédérale.
J’aurais pu aller à une ambassade, j’aurais pu aller dans un autre pays, mais j’ai pris la décision d’y aller, parce que je dois prouver que le juge [Sergio] Moro n’était pas juge, c’était un scélérat qui me jugeait. J’avais besoin de prouver que [Deltan] Dallagnol ne représente pas le ministère public, qui est une institution sérieuse. Dallagnol a créé un gang avec le groupe de travail Lava Jato, notamment pour voler de l’argent à Petrobras et aux sous-traitants. Et j’étais sûr que les délégués qui ont fait l’enquête contre moi ont menti dans chaque mot qu’ils ont écrit. Et si j’avais quitté le Brésil, j’aurais été traité de fugitif. J’ai donc décidé de m’approcher d’eux, de faire face aux bêtes afin de convaincre la société.
J’ai eu plus de dix autres procès, c’était un mensonge après l’autre. Vous voyez que ces jours-ci, ils ont inventé un mensonge et sont allés essayer d’arrêter Dilma. J’ai reçu ce jour-là Haddad et Freixo. J’ai reçu à six heures du matin dans ma cellule deux types de la police fédérale pour me donner une assignation à comparaître. Et j’ai dit: mais je suis déjà prisonnier, hé. Je suis déjà prisonnier. Pourquoi voulez-vous me donner une assignation à comparaître à 6 heures du matin? Pourquoi ne pas attendre à 8h du matin? Mais quand ils sont allés à 6h du matin chez Dilma, Rede Globo était déjà là, depuis 5h30. Parce que c’est du pur spectacle.
Et je voulais vous dire, je suis né à Garanhuns (PE), je suis parti à sept ans pour Sao Paulo. J’ai été élevé par un père et une mère nés et décédés analphabètes. J’ai toujours dit, depuis 1979, que mon évolution politique était le résultat de l’évolution politique des travailleurs de ce pays. Au fur et à mesure que les travailleurs et les personnes évoluaient, j’ai évolué. Ensuite, j’ai fini par avoir une chose dans ma vie, la crainte de mentir aux personnes qui travaillent dur et qui ont tant cru en moi et qui ont fait de moi votre représentant dans l’histoire de ce pays. Je dois tout ce que j’ai à cette mère qui vécu et mourut analphabète, je le dois à ces gens du syndicat et au syndicat.
Je ne sais pas si vous savez, ce bâtiment ici, Freixo, a déjà été construit quand j’étais à la direction du syndicat. Ici, dans ce bâtiment, pour ceux qui ne le savaient pas, j’étais le directeur d’une école exigeante qui comptait 1 900 élèves. Pensez-vous que je suis analphabète? J’étais le directeur de l’école de ce syndicat ici.
Et ici, dans ce syndicat, je me suis formé politiquement. Ici, j’ai suivi un cours de sciences politiques, ici, un cours d’économie. Quand je suis arrivé, la première fois qu’ils ont annoncé mon nom et que je pensais qu’ils allaient me donner le micro, j’ai commencé à trembler. J’ai commencé à trembler, à trembler. Quand je suis entré en fonction en 1975, quand ils m’ont appelé pour parler, je ne pouvais plus tenir le papier que je lisais tellement je tremblais. Et aujourd’hui, je suis si à l’aise de dire tant de bêtises devant vous.
Quand je suis parti d’ici, j’avais une mission. Je me suis trouvé dans la solitude, et pendant 580 jours je me suis préparé spirituellement. Je me suis préparé à ne pas haïr, je me suis préparé à ne pas avoir soif de vengeance. Je me suis préparé à ne pas haïr mes bourreaux. Et pourquoi me suis-je préparé? Parce que je voulais prouver que, même en étant leur prisonnier, je dormais avec ma conscience beaucoup plus tranquille que leur conscience.
Je ne sais pas si vous avez réalisé que dans une maladresse du discours de Bolsonaro, hier ou avant-hier, il a confessé qu’il devait les élections à Moro. En fait, il les doit à Moro, aux juges qui m’ont jugé et à la campagne de désinformation, de mensonge qu’ils ont menée contre le camarade Fernando Haddad et la gauche dans ce pays.
[…] Les gars, soyons patients, parce que je n’ai pu parler à personne durant 580 jours, alors je veux parler maintenant, je veux parler maintenant. À propos, il existe un livre fantastique écrit par une compagne bolivienne nommée Domitila, Si on me donne la parole… . C’était une camarade minière. C’est alors que j’ai commencé à me rendre compte que nous devions affronter cette situation. Je vous ai dit qu’ils pouvaient arrêter un homme, mais les idées que nous avions élaborées collectivement ici, dans cette région et dans ce pays, elles ne pouvaient pas être arrêtées. Elles allaient continuer à planer partout dans le monde. Me voilà, me voilà libre comme un oiseau. Libre.
Chaque nuit, je dors avec la conscience tranquille des hommes justes et honnêtes. Et je doute, je doute que Moro dorme avec la conscience tranquille comme je dors. Je doute que Dallagnol dorme avec la conscience tranquille comme je dors. En passant, je doute même que « son » Bolsonaro dorme la conscience tranquille comme je dors. Je doute que le ministre destructeur de rêves, le destructeur d’emplois, le destructeur d’entreprises publiques brésiliennes, appelé Guedes, dorme avec la conscience tranquille comme je dors. Je veux leur dire, je suis de retour. Je suis de retour, je suis de retour, je suis de retour… Je me bats. Ecoutez, laisses-moi vous dire quelque chose, pourquoi étais-je si heureux hier? Haddad est venu me chercher là-bas. Gleisi est venu me chercher là-bas. Et j’étais très calme, je n’étais pas pressé de partir, je me suis même fait des amis là-bas. Je m’y suis même fait des camarades. Je ne dirai pas de nom afin qu’ils ne soient pas persécutés. Mais pourquoi avais-je envie de revenir?
Vous voyez, j’ai lu beaucoup de choses demandant ceci: Lula va-t-il sortir plein de haine de là? Lula sortira-t-il plus radicalisé de là? Est-ce que Lula voudra se venger? Je ne veux rien. Je veux construire ce pays avec la même joie que nous avons suscitée lorsque nous avons gouverné ce pays.
Mon rêve n’est pas de résoudre mes problèmes. Je suis aujourd’hui un gars qui n’a pas de travail, le président n’a pas de retraite, je n’ai même pas de télévision dans mon appartement. Ma vie est complètement bloquée.
La seule chose dont je suis sûr, c’est que j’ai plus de courage pour me battre que lorsque je suis parti d’ici. Me battre pour essayer de retrouver la fierté d’être brésilien, me battre que les femmes emmènent leurs enfants dans un supermarché et en achètent suffisamment de quoi se nourrir. Se battre pour que le travailleur ait un emploi et une carte professionnelle, et ramène à la fin du mois l’argent pour assurer la nourriture de sa famille.
Se battre pour que le travailleur ait le droit d’aller au cinéma, d’aller au théâtre, d’avoir une voiture, de regarder la télévision, d’avoir un ordinateur, d’avoir un téléphone portable, d’aller au restaurant, et puisse, tous les week-ends, réunir sa famille, faire un barbecue, prendre une bière bien fraîche, n’est-ce pas? Ce qui, en fait, nous rend heureux.
Voyez que je ne demande pas à tout le monde de soutenir le club de foot des Corinthiens, ou celui de Palmeiras, ou celui de Santista, ou peut être São Paulo, ou des Flamenguista, ou n’importe lequel. Mais la seule chose que je vous demande est la suivante: je vois tous les camarades se plaindre qu’il est difficile de faire descendre les gens dans la rue. Il y a des gens qui disent qu’ils doivent vaincre Bolsonaro, il y a des gens qui parlent d’impeachment. Vous voyez, ce citoyen a été élu. Démocratiquement, nous acceptons le résultat des élections. Ce mec a un mandat de quatre ans. Seulement, il a été élu pour gouverner le peuple brésilien et non pour gouverner les miliciens de Rio de Janeiro.
Il ne peut pas enquêter sur ce qu’ils ont fait pour tuer Marielle. Ce n’est pas l’enregistrement qu’a réalisé son fils qui importe. Il faut des compétences sérieuses pour pouvoir vraiment savoir qui a tué notre guerrière nommée Marielle. La grande conseillère de Rio de Janeiro, la grande avocate des femmes. Il doit expliquer où se trouve Queiroz. Il doit expliquer comment il a construit un patrimoine de 17 maisons.
J’étais député, j’étais président et, s’ils me culbutent aucune une pièce ne tombera de ma poche. Je veux savoir comment ces gars-là gagnent de l’argent. Je veux qu’ils expliquent pourquoi ils disent qu’ils n’augmenteront plus le salaire minimum avant deux ans. Je veux qu’ils expliquent pourquoi ils veulent détruire notre Petrobras, la BNDES, la Banque du Brésil, la Caisse Economique Fédérale. Vous savez pourquoi ?
Si vous regardez la vie de Bolsonaro, vous vous rendrez compte de ceci : moi, à 13 ans j’étais à Mars Carioca, à Vila Carioca, taillant le fer dans une presse, puis à Senai pour suivre un cours de tournage mécanique, j’ai travaillé chez Fris Moldu Car, à Vila Carioca, à Metalúrgica Independência. Pendant ce temps, lui, a trouvé moyen de ne pas travailler. Il est allé faire son service militaire. Et là, il a créé des embrouilles quand il était déjà lieutenant et pris sa retraite. Et alors qu’il a augmenté l’âge de départ à la retraite pour les travailleurs, il a pris la sienne très jeune, et en plus, avec une promotion.
Alors, camarades, voilà un citoyen qui n’a jamais travaillé, un citoyen qui prétend ne pas être un politicien… J’ai même demandé à Gleisi de faire une enquête pour savoir combien de discours Bolsonaro avait tenus contre mon gouvernement. J’étais député huit ans. Il n’a jamais fait un bon discours. Il ne pouvait qu’offenser les femmes, offenser les Noirs, offenser les LGBT, offenser les plus fragiles de la société. Je veux donc savoir pourquoi ce citoyen qui a pris sa retraite très jeune a voulu supprimer la retraite des travailleurs brésiliens. Pourquoi ce citoyen qui n’a jamais gagné le salaire minimum a décidé d’annoncer qu’il n’augmentera plus le salaire minimum. Pourquoi ce citoyen a décidé de mettre fin à la carte professionnelle bleue, en créer une jaune-vert, qui va instaurer des emplois intermittents. Les travailleurs n’auront plus de carte professionnelle. Il doit expliquer pourquoi il présente un projet économique qui appauvrira bien davantage la société brésilienne.
Quand j’ai été arrêté, camarade Haddad, j’ai imaginé que mon arrestation leur permettrait de s’occuper du Brésil. Avant-hier, j’ai vu les données IBGE. Les gens sont devenus plus pauvres. Les gens ont moins de santé, moins de maison, moins de travail.
Plus de 40 millions de personnes, soit près de 50% de la population, gagnent au maximum 413 R $ par mois. Ce serait important pour eux de faire ce que vous faites: avec 413 dollars acheter de la nourriture pour subvenir aux besoins de la famille tout au long du mois, payer le transport pour aller au travail. De plus je voudrais aussi qu’il paye l’eau avec cet argent, l’éclairage avec cet argent. Je voudrais qu’il aille chez le médecin, acheter des médicaments. Je vais donc vous dire quelque chose: je pense qu’il n’y a pas d’autre moyen. Il n’y a pas d’autre moyen.
Moi, je me souviens quand je me levais à 5 heures du matin pour attendre à la porte de l’usine, dans les années 80. Souvent, j’allais à la porte de l’usine, je prenais le micro, je commençais à parler et les gens ne s’arrêtaient pas. Ensuite, j’ai été obligé de m’énerver pour que les gens s’arrêtent.
Je veux dire pour vous, il n’y a personne, il n’y a personne qui s’occupera de ce pays si vous ne voulez pas vous en occuper. Inutile d’avoir peur. Inutile d’avoir peur. Inutile de s’inquiéter des menaces qu’ils profèrent à la télévision, qu’il y aura des milices, qu’il y aura à nouveau l’AI-5 . Nous devons prendre la décision suivante: notre pays compte 210 millions d’habitants et nous ne pouvons permettre à la milice de détruire ce pays que nous avons construit. Ce pays qui était respecté dans le monde entier. Ce pays qui a été admiré dans le monde entier. Ce pays qui est en voie de destruction.
Il est allé s’asseoir en Arabie Saoudite avec un prince et s’est même moqué des femmes. “J’étais avec un prince, chaque femme aimerait être avec un prince.” Il n’était pas avec un prince. L’ONU a déjà déclaré que ce prince est le prince qui a fait assassiner un journaliste à l’ambassade saoudienne à Istanbul. Il a tué et démembré le journaliste. C’est le prince auquel il est allé parler.
Ce que nous voulons vraiment, c’est que ces personnes sachent que ce pays est le nôtre. Je ne peux pas, à 74 ans, voir ces gens détruire le pays que nous avons construit. Je ne veux pas voir le augmenter le nombre de personnes qui dorment dans la rue. Je ne veux pas voir augmenter le nombre de jeunes femmes qui vendent leur corps pour une assiette de nourriture. Je ne veux pas voir pas des jeunes de 14 et 15 ans se faire agresser et se faire violer, assassiner par la police, parfois innocents ou parfois parce qu’ils ont volé un téléphone portable.
Si les gens avaient un endroit où travailler, si les gens avaient un salaire, si les gens avaient où étudier, si les gens avaient accès à la culture, la violence tomberait. Et nous devons dire que, face la distribution d’armes de Bolsonaro, nous distribuerons des livres, nous distribuerons des emplois, nous distribuerons un accès à la culture. C’est le pays que nous voulons et nous savons comment le construire. C’est ce pays que les gens voient chaque jour et dont ils ont besoin.
Regardez, vous vous rendez compte que le taux d’intérêt est en baisse. Chaque jour, il dit «le taux d’intérêt a baissé». Mais le taux d’intérêt en baisse est le taux de Selic, qui concerne le gouvernement et sa dette publique. Moi je veux savoir si les intérêts de votre carte de crédit sont tombés. Je veux savoir si les intérêt sur le découvert sont tombés. Je veux savoir si l’intérêt sur Casas Bahia est tombé. Parce que c’est cet intérêt qui touche directement la poche du travailleur. Ce sont ces taux d’intérêt qui affectent le salaire de notre peuple. Parce que le taux de Selic a baissé, mais le spread bancaire n’a pas baissé.
Il est donc nécessaire, camarades, que nous prenions une décision. Moi, je veux bien m’engager à nouveau dans ce pays. Je suis prêt, avec Haddad, Freixo et Luciana du PCdoB, avec Benedita, avec Gleisi, avec les dirigeants syndicaux, à parcourir ce pays. Je suis disposé à parcourir ce pays avec les dirigeants syndicaux, car il nous est impossible de vivre dans ce pays en voyant de plus en plus de riches s’enrichir et de plus en plus pauvres s’appauvrir.
Cette semaine, j’ai acheté un magazine appelé Forbes Magazine, dans lequel j’ai vu Eduardo Moreira faire une émission sur sa chaîne YouTube, parlant des 200 plus riches du Brésil. Au Brésil, 200 personnes ont plus d’argent que 100 millions. Et ces personnes, aussi incroyable que cela puisse paraître, ne vivent pas au Brésil. Étonnamment, ces personnes tentent de soutenir certaines personnes au Brésil pour créer une nouvelle classe de direction, financée par le propriétaire d’Ambev, financée par XP, financée par Banco Itaú, financée par Bradesco, financée par Santander.
Nous n’avons rien contre ces personnes. Ce que nous voulons, ce sont des gens formés au sein le peuple brésilien. Des gens qui savent comment les gens vivent dans une maison sur pilotis, comment ils vivent dans un bidonville, comment ils habitent dans les quartiers les plus pauvres de ce pays. Et puis, quand nous aurons cette règle, nous pourrons réparer le pays.
Laissez-moi vous dire une chose, vous dire quelque chose pour finir, sinon vous direz: arrêtez encore Lula parce qu’il qu’il parle trop. Je veux dire à tous les camarades qui sont ici, je tiens à remercier du fond du cœur la solidarité du PSOL, du camarade Freixo, du camarade Boulos. Je tiens à remercier la solidarité du Parti communiste du Brésil à travers sa camarade Luciana. Je tiens à remercier l’UNE et l’UJS qui sont ici et l’Ubes. Je tiens à remercier non seulement le président Gleisi, mais également le groupe de députés et de sénateurs du PT qui sont présents. Je tiens à remercier les sénateurs qui sont ici. Je tiens à remercier les syndicalistes qui sont ici. Et je tiens à vous dire quelque chose: nous ne sauverons ce pays que si nous osons faire un peu plus.
Nous voyons ce qui se passe au Chili. Le Chili est le modèle de pays que Guedes veut construire. La retraite que Guedes impose ici est celle qui, au Chili, cause le décès de personnes âgées, faute de salaire. C’est pour cela qu’au Chili les gens sont dans la rue. Il y a déjà vingt jeunes aveugles qui ont perdu la vue. Plus de 1 070 personnes ont déjà été arrêtées et d’autres s’en vont dans la rue, car le gouvernement élu n’est pas élu pour détruire, il est élu pour gouverner.
Vous avez vu en Argentine que Alberto Fernandez et Cristina ont battu Macri et ont
gagné les élections. Vous avez vu ce qui se passe en Bolivie. Evo Morales a obtenu le quatrième mandat. Evo Morales est le compagnon qui a fait le meilleur gouvernement en Bolivie depuis la création de la Bolivie. La Bolivie est en croissance de 5% par an. Evo Morales a mis en place des politiques sociales pour prendre soin des femmes. Il a été élu, mais la droite, comme ils l’ont fait ici, ne veut pas accepter le résultat. Vous avez vu ce qu’Aetius a fait quand Dilma Rousseff a battu Aetius.
Nous devons donc soutenir la Bolivie. Nous devons être solidaires avec le peuple chilien. Nous devons être solidaires avec le peuple argentin. Nous devons demander à Dieu que le camarade Daniel remporte les élections en Uruguay pour que le ne revienne pas néolibéralisme là-bas. Et nous devons être solidaires avec le peuple du Venezuela. Vous voyez, il est normal que chacun de nous ici puisse critiquer n’importe quel gouvernement du monde. Maintenant, qui décide du problème d’un pays, c’est le peuple de ce pays. Et laissez Trump résoudre le problème des Américains, et ne pas casser les pieds aux Latino-Américains comme il le fait. Il n’a pas été élu shérif du monde, lui qu’il dirige les Américains. Lui qu’il s’occupe de la pauvreté là-bas. Mais eux, qui ont célébré la chute du mur de Berlin en 1990, construisent un mur contre les pauvres. C’est un mur pour empêcher les pauvres d’entrer aux États-Unis. Et nous ne pouvons pas l’accepter. Nous ne devrions pas accepter cela.
Moi, Freixo, je suis désolé parce que dans tout débat à la télévision, il n’y a jamais personne de gauche. Maintenant, il n’y a plus que des gens qui pensent la même chose. En prison, j’ai été obligé de regarder la télévision accessible. La télévision de Silvio Santos est une honte. Record est une honte et Globo est encore honte. Globo n’a encore diffusé aucun élément d’Intercep , dénonçant Lava Jato. La seule chose qu’elle a faite a été de défendre Faustão, qui donnait des leçons à Moro.
Et moi, camarades, je veux que vous sachiez ceci: je veux faire une déclaration au peuple brésilien dans environ 20 jours. Je vais penser, je vais écrire, gribouiller, parce que je veux faire une déclaration. Je ne voulais pas le faire aujourd’hui. Parce que comme je suis sorti de là-bas, si je dis quelque chose de très ferme, ils diront que c’est dicté par la colère et que je suis plein de haine.
Et je veux vous dire qu’à 74 ans, je n’ai pas le droit d’avoir de haine dans mon cœur. Je ne savais pas vraiment que j’allais tomber amoureux à 74 ans. Alors maintenant que j’ai 74 ans, j’ai une énergie de trentenaire et je suis excité à peu près comme à 20 ans, je n’ai aucune raison, aucune raison d’être nerveux. Je vais bien avec la vie et je vais me battre dans ce pays. Je veux juste que vous sachiez que la seule chose qui me motive dans ce pays, c’est que nous avons déjà prouvé qu’il est possible de gouverner pour les personnes les plus démunies. Nous avons prouvé qu’il était possible de placer les pauvres à l’université. Nous avons prouvé qu’il était possible de placer le peuple dans les écoles techniques. Nous avons prouvé qu’il était possible d’améliorer l’école primaire. Nous avons prouvé qu’en 22 ans, nous avons créé 22 millions d’emplois dotés d’une carte professionnelle officielle.
Je suis sûr, Haddad, que si nous étions au gouvernement, Ford n’aurait pas fermé. Les métallurgistes savent que, dans le cadre de notre mandat, nous avons créé pratiquement, dans le seul secteur de la métallurgie, plus d’un million d’emplois dans ce pays. Alors, les amis, je suis désolé. Regardez, je veux terminer en vous remerciant de votre présence. J’espère que Globo filme, j’espère que vous prenez des photos. Où est Zanin? Viens ici! Je voulais un bravo pour mes avocats, Valeska et Cristiano.
Écoutez, nous n’avons encore rien gagné, car ce que nous voulons maintenant, c’est que je sois jugé en situation d’habeas corpus comme nous l’avons demandé à la Cour Suprême, annulant toutes les poursuites intentées contre moi. Parce que maintenant, il y a suffisamment d’arguments pour le prouver, et je le dis sans rancune, Moro est un menteur. Dallagnol est un menteur. Ce n’est pas à cause d’Intercept, mais pour ce qui est écrit dans ma défense. Tout ce dont parle Intercept maintenant est écrit dans ma défense depuis quatre ans. Et il n’y a qu’une explication pourquoi ils ont fait cela, c’est de m’exclure du processus électoral.
Ce qu’ils ne savent pas, les gars, c’est qu’un peuple comme vous ne dépend pas d’une seule personne. Vous dépendez du collectif. Ils ont cassé Lula, et Haddad aurait quasi été élu président de la République s’ils n’avaient pas menti. Et je suis sûr que si nous avons du bon sens et si nous savons bien travailler, en 2022, la dite gauche, dont Bolsonaro a si peur, vaincra l’extrême droite que nous voulons tellement vaincre.
Ce pays ne mérite pas d’avoir ce gouvernement. Ce pays ne mérite pas un gouvernement qui ordonne à ses enfants de dire des mensonges tous les jours au moyen de fausses nouvelles.
« Hé, Bolsonaro, va te faire enc* » non, non, non, vous savez… je n’aime pas qu’on dise ça. Vous savez pourquoi ? Je n’aime pas ça parce que nous ne parlons pas comme ça. Je voulais vous demander les gars… Je suis un gars traumatisé parce que j’ai été élevé par une femme analphabète, mais je doute que le fils de ma mère profère de ces grossièretés comme ils l’ont fait envers Dilma lors de l’ouverture de la Coupe du monde en 2014. Je ne l’aurais jamais imaginé. Nous n’avons donc pas à dire de grossièretés à Bolsonaro, non. Il est lui même la grossièreté. Il n’y a rien à dire de plus. Nous n’avons pas à parler ainsi parce que, vous savez, nous ne pouvons pas céder à la bassesse de son jeu, aux plaisanteries, aux blagues, à ces histoires d’hyènes et de lions, à ce lion qu’il a mis en scène, à ce vieux lion, tout pelé . Il aurait fallu montrer un jeune lion, comme moi. Ok, ma crinière est un peu plus clairsemée. Mais regardez, nous n’avons pas à nous battre avec eux et à les réprimander, non. Ce que nous devons faire, c’est regarder et dire à haute voix: nous ne leur permettrons pas de détruire notre pays. C’est ce que nous devons dire.
Dans quelques jours, je veux que vous sachiez que Freixo, Boulos, Haddad, Gleisi, le PCdoB, le mouvement syndical, la CUT, la Força Sindical, nous serons dans la rue et, surtout, surtout la jeunesse. Vous voyez, la jeunesse doit se battre maintenant ou l’avenir sera un cauchemar.
Regardez, nous allons nous battre beaucoup. Et les combats ne durent pas un jour puis s’arrêtent trois mois et reviennent. Le combat c’est tous les jours. C’est tous les jours C’est tous les jours. Je tiens donc à ce que vous sachiez ce qui suit: ce jeune homme, excité comme à 20 ans, énergique comme à 30 et expérimenté comme à 70 ans, sera dans la rue avec vous. Pour que nous ne laissions pas détruire notre pays.
Les gars, je descends maintenant, ils me demandent de descendre et de passer ici au milieu. Les gars, écoutez, laissez-moi vous dire quelque chose, j’aimerais vraiment vous donner un baiser, une accolade à chacun de vous. Ce n’est pas possible. Vous voyez que ce n’est pas possible. Mais, écoute-moi, à partir de la semaine prochaine, je vais organiser ma vie. Je ne sais pas ce qu’ils vont fabriquer, mais je veux qu’ils sachent ce qui suit, ils ne savent pas à quel point je me bats pour ces pays. Ils ne savent pas. Et Haddad s’apprête à m’accompagner avec moi, et Gleisi, et nos députés vont devoir devenir des lions dans ce congrès pour ne pas laisser approuver les crapuleries qu’ils veulent infliger aux les travailleurs. C’est une question d’honneur pour nous de restaurer ce pays. Nous devons suivre l’exemple du peuple chilien, du peuple bolivien, nous devons résister. Ce n’est pas résister, mais plutôt combattre, c’est attaquer et pas seulement se défendre.
Nous sommes très très sereins.
Alors les gars, écoutez, je veux, du fond du cœur, remercier chacun de vous. Merci et dites-vous, vous pouvez compter sur moi, car la seule chose que je ne ferai pas dans la vie c’est de trahir votre confiance en moi depuis tant d’années. Un baiser, les gars, je vous embrasse, Dieu vous bénisse. Et à la prochaine.
Brasil de Fato | Edition: Geisa Marques et Rodrigo Chagas | Traduction: Francis Gast.