16 juillet 2020
L'ancien président Lula parle de la situation au Brésil dans une interview à Radio con vos.

“Je suis vraiment triste que le Brésil, qui a connu un moment exceptionnel avec les gouvernements PT, se retrouve maintenant avec un gouvernement néo-fasciste et une politique libérale. Il est très triste de se souvenir des politiques qu’Hitler pratiquait en Allemagne et Mussolini en Italie”, a déclaré Lula, ex-président de la République fédérative du Brésil.

Le membre fondateur et président d’honneur du Parti des Travailleurs (PT) faisait allusion à la situation actuelle que traverse le Brésil sous le gouvernement de Jair Bolsonaro. “Nous atteignons les 2 millions de cas de coronavirus au Brésil et nous n’avons pas de ministre de la Santé. Nous avons un général, quand nous devrions avoir quelqu’un qui s’y connaisse en médecine”, a-t-il déclaré lors de la conversation à Radio con vos.

Il a directement visé le président actuel: “La seule chose que Bolsonaro sait faire c’est de louer la folie du président Trump”. Bolsonaro fait avec l’économie un peu de ce que Macri a fait en Argentine. La différence Macri, c’est qu’il est plus ignorant que lui”, a-t-il comparé.

Enfin, il a mentionné le fait qu’il avait été testé positif pour Covid-19. “[Il] a dit que c’était une petite grippe et maintenant il est contaminé. Quand on est persuadé que la politique ne vaut rien, le résultat en Allemagne c’est Hitler et au Brésil c’est Bolsonaro. C’est le résultat du rejet de la politique”, a-t-il analysé

Le politicien venu du syndicalisme a fait des remarques concernant la situation actuelle aux États-Unis. “Je n’ai jamais pensé qu’une personne comme Trump, qui défie chaque jour la démocratie, serait président des États-Unis”, a-t-il déclaré.

Lava Jato
C’est Sergio Fernando Moro, ancien ministre de la Justice du Brésil, qui a condamné Lula à neuf ans et six mois de prison, la première fois dans l’histoire du Brésil qu’un ancien président de la République a été condamné pénalement. “J’aurais pu quitter le Brésil pour qu’ils ne m’arrêtent pas, mais je suis allé à Curitiba pour dire que Moro est un menteur. Il est prouvé que Moro a suivi les intérêts du ministère américain de la Justice”.

Enfin, il a évalué le cas de Lava Jato, une enquête sur la corruption menée par la police fédérale brésilienne: “Lava Jato fonctionnait comme un pouvoir parallèle qui avait à ses côtés tous les journaux, programmes de télévision et stations de radio. Ils ont accordé des heures de couverture à l’accusation et quelques minutes à la défense”.

“Au sujet du scandale politique, qui implique de grandes entreprises et la classe dirigeante brésilienne”, il a ajouté: “Quand il y a corruption, un processus d’enquête équitable est mené, on prouve qu’il y a eu corruption et on envoie ceux qui ont volé en prison. En Amérique latine, ils ont créé le lawfare, une instrumentalisation de la justice”.

Regarde l’entretien:

Página/12 | Traduit par Francis Gast